« …Savoir manier ce qui fait une bonne histoire :
le mystère, l’intrigue, les rebondissements. Engager l’intérêt, la curiosité, puis la fascination pour leur propre vie.
Dire que si quelqu’un est digne de respect, c’est qu’il possède des valeurs auxquelles nous devons le respect… »
dixit David Epston
Une conception « narrative » de la vie.
C’est un des principes clef de l’approche narrative. Tout comme l’identité d’une personne n’est pas le résultat d’un compte-rendu des événements qui ont marqué sa vie. L’identité se construit plutôt à partir des histoires racontées à son propos, donc à partir des relations avec les autres. Ce sont les récits à propos de leurs expériences et validés par les autres qui donnent forme à l’identité. La personne n’est pas le problème. Voici une autre proposition où le client est invité à considérer son problème comme extérieur à lui, donc de s’en dissocier. Les questions de la ou du praticien ne portent donc pas sur la personne mais sur le problème. L’extériorisation du problème permet de dissocier l’identité de la personne de l’histoire qui véhicule le problème. Qui mieux que le client pour savoir, c’est elle ou lui l’expert de sa vie, la ou le praticien n’est dans le questionnement que pour lui permettre d’avoir tous les éclairages possibles sur la situation, le contexte et l’environnement de sa vie passée et présente. L’expertise du client étant au cœur de la relation.
L’approche narrative de Michael White et David Epston, considère que l’identité de l’individu est construite par ses relations et les histoires racontées à son propos. Elle propose une déconstruction des relations de pouvoir dans lesquelles l’individu se sent isolé et enfermé face à son problème, puis la reconstruction d’histoires alternatives dans lesquelles les individus retrouvent une relation avec leurs rêves et leurs aspirations. Un des grands points forts de l’approche narrative est de savoir guider l’individu dans la recherche et la reconnection avec ses ressources cachées, celles qui n’ont pas été prises en compte au regard de leur histoire « dominante ».
Un concept fondamental utilisé en thérapie narrative est celui de la narration ou l’histoire des expériences de vie d’un individu. Ce concept se fonde sur le choix que nous faisons de retenir, de classer et d’accorder une signification à certains événements de notre vie. La plupart des gens vont raconter de manière cohérente l’histoire de leur vie et mettre en évidence certaines expériences leur apparaissant particulièrement significatives. Cette narration est habituellement colorée par notre culture, notre communauté, le point de vue de la famille et des amis et ainsi différera d’un individu à l’autre…dixit Marie-Nathalie Beaudoin PhD.
Conversations constructives
Souvent nous nous voyons nous-mêmes à travers les yeux des autres, quelle est la responsabilité de la ou du praticien, s’il veut réellement aider les gens à s’éloigner de problèmes paralysant leurs vies ? D’un point de vue narratif, la ou le praticien devient responsable d’engager des conversations à la fois respectueuses et constructives, afin de créer un espace pour désamorcer les problèmes et se rapprocher de la façon « préférée » d’être de son client et ce dans le contexte particulier de son entourage. Dans un tel processus, le client est vu comme l’expert de sa propre vie. L’expertise de la ou du praticien consiste à choisir soigneusement les questions qui permettront d’évaluer différentes expériences et de découvrir les possibilités. La ou le praticien et son client, travaillant en équipe, vont mettre en avant une expérience plus riche et plus satisfaisante de l’identité du client ainsi qu’un moi « préféré » beaucoup plus vibrant dans la large arène de la vie.
Conversations constructives
Un défi et une envie profonde d’offrir, aux personnes travaillant dans l’accompagnement et qui le souhaitent, une aventure narrative passionnante, apprenante qui permettant d’intégrer de manière expérientielle la philosophie, les outils, concepts et processus de cette approche nourrie de systémique.
Les questions ouvrent les portes sur d’autres « histoires » que les histoires habituelles utilisées pour se raconter. On part à la recherche du sens, des valeurs , des rêves pour permettre à la personne et au groupe, de redéfinir son identité, les problèmes deviennent des « personnages » qui ont une vie en dehors de la personne. Ils ont des amis, des ennemis, des stratégies et des points faibles… on déconstruit les normes car il arrive que la souffrance vienne d’une impossibilité à se conformer à un dictat sociétal qui ne correspond pas au désir profond de la personne.
La personne reconsidère ses modes relationnels et recrée son « club de soutien » dans lequel elle choisit ses membres et décide d’en éloigner d’autres. La personne redevient ainsi Auteure de Sa Vie… Auteure de Sa Vie…
Que diriez-vous de multiplier les points de vue…